Le Comité International de la Croix Rouge fête ses 150 ans ou le rêve d’un homme -Henri Dunant – devenu réalité

28 octobre 2013

Le Comité International de la Croix Rouge fête ses 150 ans ou le rêve d’un homme -Henri Dunant – devenu réalité

 

Le droit international humanitaire et les structures tournant au tour de la Croix Rouge (CICR, FICR, Sociétés nationales,…) doivent beaucoup au rêve et aux actions d’un homme : Henry Dunant (Genève, 8 mai 1828 – Heiden, 30 octobre 1910).

 

Pour la petite histoire, ce commerçant fut témoin d’une bataille entre la France et l’Autriche dans la ville italienne de Solférino (1859). Face aux atrocités de part et d’autre, il organisa les secours aux victimes des deux camps sans distinction. Il écrira un livre « Souvenir de Solférino » à partir de cette expérience (1862). Puis, avec d’autres personnes (Gustave Moynier, Louis Appia, Guillaume-Henri Dufour et Théodore Maunoir), il fonda le Comité internationale de secours aux militaires blessés, en 1863, qui deviendra, en 1876, le Comité Internationale de la Croix Rouge (CICR).

 

Avec des idées simples mais bien utiles pour gérer les conséquences des conflits armés, il parvient à établir des règles apportant un peu d’humanisme dans les hostilités. Au nombre de ces idées figurent, entre autres, celle de considérer tout militaire hors combat, blessé, malade ou capturé comme un humain dont il faut porter secours car il cesse d’être ennemi; celle d’accorder une immunité au personnel soignant en tout temps et en tout lieu; celle de faire la distinction entre combattant et non combattant;…

 

Une des activités les plus significatives du Comité International de la Croix Rouge est sans doute l’adoption d’instruments conventionnels internationaux encadrant les secours et les autres aspects connexes lors des conflits armés. Dès 1864, la première Convention de Genève fut adoptée. Suivront les quatre Conventions de Genève du 12 août 1949, leurs deux protocoles additionnels du 8 juin 1977 et leur troisième protocole additionnel du 8 décembre 2005. Ces conventions et leurs protocoles additionnels portent respectivement sur les blessés et les malades des forces armées sur terre (Convention I), sur les blessés, les malades et les naufragés des forces armées sur mer (Convention II), sur les prisonniers de guerre (Convention III), sur les personnes  civiles (Convention IV), sur la protection des victimes des conflits armés internationaux (Protocole I), sur la protection des victimes des conflits armés non internationaux (Protocole II) et enfin, sur l’adoption d’un signe distinctif additionnel (Protocole III).

 

Aujourd’hui, autour du Comité International de la Croix Rouge, gravite une série d’organisations vouées principalement à la gestion des effets des conflits armés qu’ils soient internes ou internationaux. Le Comité International de la Croix Rouge est gardien des Conventions de Genève et de leurs protocoles additionnels et dispose d’un statut particulier en droit international. C’est l’une des rares organisations non gouvernementales qui a reçu mandat des États à exercer certaines prérogatives de protection relevant de la compétence de ces derniers, notamment la visite des prisonniers sans aucune interférence de l’État. Dans divers États, il s’est créé également des sociétés nationales de la Croix Rouge et du Croissant Rouge avec pour objectif d’intervenir au niveau local dans la gestion des divers secours aux catastrophes entre autres. Ces sociétés se sont regroupées au sein de la Fédération internationale de la Croix Rouge (FICR) qui agit à titre de coordonnatrice des actions de ses composantes. L’ensemble de ces entités forme le Mouvement international de la Croix Rouge. Arborant le symbole de la Croix Rouge (et ses variantes) et avec le principe de neutralité, ces entités interviennent pour secourir sans distinction toutes les personnes touchées par les effet des hostilités.

 

Ce qui importe le plus dans cette célébration, c’est surtout le rappel qu’une idée peut naître dans la tête d’une personne et prospérer, à travers d’actions concrètes, pour contribuer à bâtir une société plus juste et plus humaine. Cela nous rappelle aussi l’histoire du colibri, une histoire amérindienne telle que racontée par Pierre Rabhi, du Mouvement Terre et humanisme : « Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part. » ». Chacun peut « moyen » un peu, comme on dit au bled. Joyeux anniversaire, Mouvement international de la Croix Rouge! Hommage à Henri Dunant!

Thierno Souleymane Barry

Partagez

Commentaires